J'ai rêvé...
Cette nuit, pour la toute première fois, les filles ont dormi d'une seule traite.
Le bon-heur !
Du coup, moi dont les nuits sont plus noires que vos jours, j'ai rêvé, et ça faisait bien longtemps que ça ne m'était pas arrivé. J'ai rêvé que telles deux amazonnes, Kip et moi chevauchions une vieille guimbarde stationnée dans le fond d'une cour de ferme pour une séance photo façon 1900 en costume de gardien de vaches. La voiture volait d'un bout à l'autre de la cour de ferme, cherchant sans trève la meilleure exposition et le meilleur décor pour faire de nous des modèles parfaits ! Mouais...
Puis il y a eu le biberon de 6h00. Interruption de programme. La mire. Coupure son. Pause caca.
De retour au lit, ma tête malade remet ça. Et là, je suis téléportée aux Etats Unis, dans la famille d'acceuil qui me recevait pour des séjours linguistiques en immersion totale quand je n'étais encore qu'une adolescente boutonneuse loin d'imaginer son destin homoparental. Je reviens donc après une longue absence. Après que ma chère famille d'acceuil m'ait flanquée dehors, larguée sur une route de campagne (alors que j'avais tout juste 17 ans et que j'étais à 6000 km de chez moi avec 3 dollars en poche) parce que j'avais osé leur dire que je n'allais pas à l'église chaque dimanche. Je reviens maman de trois enfants. Je reviens lesbienne. Je reviens fière et droite et j'envoie valser leurs belles idées conservatrices. J'envoie valser leurs conventions. Je fais voler en éclats leur destinée qui manifestement n'avait pas prévu de place pour la différence et l'altérité. C'est bon. C'est jouissif de voir leurs bouilles figées dans un rictus d'horreur. Le diable est entré dans leur maison ! Et le diable, c'est moi !
Et c'est un ange qui me ramène à la réalité. "Maman, moi ai fini dormir." Il est 10h00. Je reprends le boulot dans une semaine et c'est ma première grasse matinée des vacances... Hummmm.