Des rêves politiquement (in)corrects et les mules de Ségolène

3 octobre 2006

Des rêves politiquement (in)corrects et les mules de Ségolène

Il y a des nuits et des rêves qui vous habitent toute la journée.

Certain de mes rêves sont parfois empreints de réel.

Depuis que je vis avec Molly, et par période, mes ex viennent peupler mes nuits. La plupart du temps, elles frappent à ma porte, désespérées, me suppliant de revenir vivre avec elles. Avec fierté, au petit matin, je prends un malin plaisir à raconter à Molly comment, le menton haut, je leur referme la porte au nez en criant haut et fort combien j’aime ma petite famille homoparenrale.

(entre parenthèses, j’écris mes notes sur Word et Word ne connaît pas le mot
« homoparental ». Souligné de rouge, il le remplacerait bien par
« monoparental »…)

Bref, une façon de me tester peut-être ?

Quoi qu’il en soit, dans la nuit de dimanche à lundi, j’ai franchi le pas… Molly me surprend avec une de mes ex sur le canapé, nue comme un vers.

Elle fait mine de ne pas nous voir et ne me dit rien de la journée. Les heures passent, l’angoisse monte… et là, le jour me réveille.

Je n’ai pas de réponse, je ne connais pas la réaction de Molly, je suis livrée à moi-même face à ma tromperie irréelle.

Au petit matin, je raconte honteusement mon rêve (cauchemar ?) à Molly :

- « ah ben c’est du propre ! En tout cas, je suis égale à moi-même parce que je trouve très bien de te faire mariner !! »

Le rêve de la nuit dernière dépasse tous les autres. Rien à voir avec mes ex. J’ai simplement l’espoir d’être naïve et ça fait du bien.

On sonne à la porte, c’est le printemps et les feuilles des arbres sont fraîchement vertes. (Je pose le décor).

Devant moi, des sous-fifres de Ségolène Royal. Celle-ci, en vue de sa campagne à la candidature, souhaite s’entretenir et créer le contact avec quelques foyers français (toucher du doigt le peuple en vrai, ça fait bien à la télé) et nous avons été tirées au sort. (Elle ne pouvait pas mieux tomber !).

Nous sommes briefées et questionnées comme des suspects lors d’un interrogatoire. Pour le moment, notre famille n’a pas encore été dévoilée et nous gardons le secret jusqu’au rendez-vous avec Ségolène la semaine suivante.

Le jour J arrive.

Ségolène arrive à pied avec quelques complices de son parti. Elle a une robe d’été floue à fleurs pastelles, un foulard sur la tête et des lunettes noires. Je l’observe et la trouve jolie.

Elle entre, retire son foulard et ses lunettes telle une star des films en noir et blanc.

Ségolène Royal est chez nous, et comme nous sommes dans mon rêve et que le ridicule ne tue pas, pour des raisons inexpliquées et inattendues, Ségolène porte un collant rose fushia et aux pieds des mules que nous lui avons gentiment prêtées. Ca l’fait !

Puis tout s’enchaîne assez vite, il y a du monde, ma mère est présente et bavarde, il y a un brouhaha confus. Nous lui parlons de notre famille non reconnue, des droits que nous n’avons pas, de nos enfants tant espérés mais peu protégés de la vie telle qu’elle est faite actuellement. Ségolène écoute mais je n’entendrai jamais le son de sa voix. Il me reste simplement un sentiment d’espoir et un regard attendri de Ségolène sur nos enfants. C’est tout.

15 kilos viennent de me tomber dessus. L’image de Ségolène en mule flotte encore sur les murs de ma chambre à peine éclairée. Il est 8h15 et Elton est prêt pour partir à la Halte-Jeux.

- Maman-Kip ! ai mis du gel dans mes sseveux moi, il pleut dehouor, ai pas de chance !

SSmmmmackk ! (bisous baveux).