Je me souviens
Avant-hier soir, nous avons appris le début de grossesse d’une amie.
Pendant un instant, j’ai senti cette joie qu’on sent vibrer dans tout son corps, ce cœur qui bat plus vite, cette tension dans l’estomac et cette envie de crier, fort, à la première personne qui passe, et au monde entier, cette joie qui nous traverse.
Je me suis mise à la place de mon amie et pendant quelques minutes, j’étais comme sur un petit nuage, comme si la nouvelle m’était destinée.
Les jours qui suivent le verdict sont à part, extraordinaires, d’une autre planète.
Notre vie vient de basculer.
Je me souviens de cette euphorie qui se lisait sur mon visage et cette légèreté de vivre, ce nouvel horizon qui se dessine, inconnu mais tant attendu.
On ne vit plus qu’à travers ces nouvelles cellules, on ne pense qu’à ce petit être qui pousse, on se sent incroyablement vivant, invincible, avec ce petit ventre imperceptible dans le creux de la main.
A partir de ce bout de papier indiquant le résultat positif, ce n’est que du bonheur… Mais de l’anxiété aussi. De l’inquiétude. Parce qu’on est déjà maman. De la minute où l’on nous informe qu’un petit être pousse en nous, on est parent, responsable et infiniment inquiet !
Pour ma part, Amour, joies, inquiétudes, culpabilité sont les mots qui résument l’idée d’être parent.
Indilou, ce que tu vis en ce moment même, toute cette joie qui te pénètre, ces bonheurs que tu imagines ne sont rien comparés à l’immensité qui t’attend dans 9 mois.
Bienvenue dans le monde de colliers de nouilles et de porte-crayons en rouleaux de papier toilette, de pâte à modeler collée sous les chaussures et de purée de carottes au plafond de la cuisine, de la musique de Oui-Oui en boucle pendant des heures et de 25 bodys à repasser par semaine…
Bienvenue dans ce monde pendu aux lèvres du bébé…