Accumulations
ou Comment concilier vie de famille, travail efficace, vie affective et activités culturelles
C'est pire que la quadrature du cercle !
Voilà bientôt six mois que nous sommes mamans de trois jeunes enfants dont le plus vieux culmine à 2 ans et demi.
Six mois que nous jonglons entre couches, réveils nocturnes à répétition, séances de natation, RDV chez le médecin, séances de massages, séance chez l'osthéo atelier cuisine, rigolades dans le jardin, petite promenade au parc et j'en passe, et avec chaque jour qui passe la fatigue s'accumule, le creux de l'hiver s'installe, les creux sous les yeux aussi. On rit d'un rien, on pleure d'un autre rien, on dort mal, on mange tard et on craint fébrilement qu'un nouveau microbe ne s'empare de ces petits organismes et dérègle à nouveau notre équilibre de sommeil encore si fragile.
Les bouqins que j'aimerais lire s'accumulent eux aussi sur la table de chevet. Les copies aussi s'entassent dans le fond de mon cartable qui pèse lourd sur ma conscience. Le vélo de Kip prend la poussière dans le fond du jardin pendant que les biberons s'entassent dans le fond de l'évier.
D'habitude, j'aime l'hiver qui rend ma maison confortable et le moment du retour au bercail doux et chaleureux, mais cette année, tant de fatigue accumulée me le rend redoutable et froid. Ces nuits qui reviennent trop vite et qui appellent un lendemain pour lequel je ne suis pas prête, ces journées froides que je devrai passer dans des salles de classe obscures et trop souvent inhospitalières, ces enfants que je vois grandir trop vite.
Va falloir que je me mette un bon coup de pied aux fesses pour retrouver mes reflexes de combattante, mes envies de débutante et mes atours de profs convaincante et que je puise de la force dans la douceur de son regard, dans la chaleur de ses mains et dans l'étreinte de ses bras qui, heureusement, sont restés intacts malgré le tourbillon qui a pris place à la maison.