Ma boule à facettes
C'est comme ça que je l'aime. Diverse. Surprenante. Fragile mais toujours combattante.
Quand je l'ai rencontrée elle était un peu du genre "Laisse moi dans mon coin, j'écoute Placebo, je déprime, ça m'fait du bien." Moi qui vois la vie en rose, j'avais horreur de ses idées noires.
Puis elle a eu sa période sport "Pffff, pffff ! Wow, je me suis déchirée à vélo aujourd'hui. 75 bornes en sous bois avec des côtes à 25%... Wow ! J'ai les jambes en bois. J'te laisse, j'vais prendre un bain." Moi, quand je monte sur un vélo, j'ai environ 30 minutes d'espérance de vie, alors bon... ses exploits cyclistes me laissaient songeuse.
Ensuite est venue sa période maternelle "Allez viens, on prend RDV, on fait un bébé" (envisagez cela sous forme d'appels téléphoniques / textos/mails/cartes postales/ pigeons voyageurs/ panneaux lumineux dans toutes les municipalités voisines), les yeux pétillants d'espoir, les ovaires frétillants et le sourire en bandoulière. Mignon.
Il y a eu la période couvade. "T'as pas une course à faire amour ? J'aimerais me retrouver seule avec les enfants." Ah bon... ben j'vais aller à la Fnuc me chercher un bouquin sur la place du père alors.
La période "jeux de société" était tout aussi chiante. Après 2765 parties de Trivial Pourcuite j'ai finalement posé les armes. Elle a eu pitié. On a rallumé la télé.
Maintenant et depuis quelques mois, elle est entrée en période de mutation. Elle se transforme en infirmière. Elle cause santé, trou de la sécu. Elle revoit ses tables de multiplications et elle lit des livres auxquels elle seule trouve un intérêt. Elle met ses lunettes qui lui font un si jolie frimousse et de sa moue boudeuse, elle s'approprie chaque mot, chaque fait, chaque statistique. Et quand elle se glisse tout contre moi le soir, elle me sussure à l'oreille les causes du cancer de la prostate et du cor surinfecté.
Je l'aime !
Je l'aime...
... mais qu'est-ce que j'ai hâte qu'elle passe à sa période "danseuse du Crazy"...!