Retour sur une soirée d'anniversaire
Il y a un an, jour pour jour, presque heure pour heure, c'était mon anniversaire.
Et pour mon anniversaire, j'avais été d'oral de bac toute la journée, à voir défiler des candidats plus ou moins inspirés, plus ou moins polis tandis que son ventre à elle n'en finissait pas d'être lourd et douloureux et de me supplier de lui revenir un peu.
Ce soir là, seule avec mon Elton, j'avais été invitée à rompre un peu ma solitude de futur papa maman pour aller me changer les idées dans un... concert, enfin je crois.
Je suis rentrée, tard, très tard. J'ai appelé Kip, une dernière fois avant d'aller trouver un peu de repos. Un de ces appels qui rythmaient ma vie à cette époque là. J'avais detesté cette journée d'anniversaire.
Et puis... et puis quelques heures plus tard, à peine le temps d'un rêve, le téléphone que je tenais encore dans le creux de ma main a sonné. C'était elle(s). Et puis... et puis une toute petite voix, douce et attentionnée, suave et délicate m'a glissé ces quelques mots dans le creux de l'oreille "Je crois bien qu'elles arrivent. J'ai besoin de toi. On va être mamans. Je t'aime."
J'ai sauté dans mon jean's, j'ai confié mon Elton aux bons soins de ma mère (pour qui j'avais moi aussi, en mon temps, été le plus doux des cadeaux d'anniversaire) et je suis partie, dans la nuit, retrouver mon amour et son bidon transi.
Quelques heures, quelques douleurs, quelques pleurs, quelques peurs et elles sont apparues. En moins de deux minutes, elles ont teinté de rose mon anniversaire.
Aux premières loges de leur arrivée au monde, j'ai pu les prendre dans le creux de mes mains et savourer enfin la douceur de ces petits corps. Et toute la journée enfin, le téléphone au creux de ma main, j'ai sussuré aux oreilles des miens leurs petits noms qui leur vont si bien et j'ai pleuré, pleuré sans retenue (sur le nombre de mes années !) et sur leur arrivée.