Au bonheur des dames
Quand on se dévoile en tant que couple lesbien, on entend parfois des réflexions plus ou moins avouées, plus ou moins adroites "mais comment on fait sans... enfin je veux dire sans... enfin... vous voyez quoi". Comprendre "comment faîtes vous sans penis (voilà un mot qui va faire exploser les statistiques de ce blog), sans bras musclés (pour sortir les poubelles), sans un Homme (un vrai, un viril) pour vous défendre, sans un salaire de cadre moyen pour payer vos séances chez l'esthéticienne". Bref, le couple lesbien se sent constament amputé de la moitié virile dont il n'a que faire et se prend dans la tête tous les clichés qui, décidément, ont la peau dure.
Et puis, un jour, on atteint l'âge où autour de nous, les couples constitués depuis déjà quelques années commencent à connaître des bas très très bas. Voilà alors des pacsettes qui ne s'aiment plus et des Barbie et Ken qui s'envoient les assiettes acquises lors d'un mariage fort coûteux à la tronche. Aïe ! Le divorce s'affiche, la rupture se consomme. Et voilà qu'étrangement notre couple prend une toute nouvelle dimension. Ses secrets d'alcôves fascinent, intriguent et font soudain envie. Voilà comment, de couple au rabais on devient le fantasme du moment "Non, mais quand je pense à la haine que j'ai contre les mecs depuis qu'il m'a quittée, je pense souvent à vous et je me dis 'Pourquoi pas moi ?'"
Et dans ces moments là, je l'avoue, avoir une tête de fantasme me convient très très bien !