Il était une fois… Elton (Episode 3 – I love your gamètes !)
Quelques mois de grattage de sourcils plus tard, nous avions trouvé une solution.
Ca donnait à peu près ça :
Belgique.
IAD (insémination avec donneur).
En voiture.
Diesel, ça coûte moins cher.
Dès que possible.
Maman Molly et Maman Kip.
Ni Bob l’Eponge, ni Dora Exploratrice.
Visible, surtout.
Jusqu’au bout.
Et pour le reste, on verra bien plus tard.
Mais bon… plus concrètement, au quotidien, une IAD ça voulait dire :
On laisse tout tomber du jour au lendemain.
On plante boss et élèves pour la journée.
Debout à 5h00.
On appelle d’une station service avant la frontière pour dire « Peux pas venir. Chui balade. »
On a des bras de camé à force de prise de sang.
On fait pipi sur des bandelettes 2 fois par jour.
On stresse à mort.
On serre les fesses pour que les follicules ne se suicident pas avant l’arrivée.
On pense au retour : « jambes en l’air pendant 3 heures ou allongée sur la banquette arrière ? »
On arrive à Bruxelles et on dévisage tous les hommes qui passent.
« Et si c’était lui ? »
« Hummm… craquant, j’suis sûre que c’est lui. »
« Ouille, t’as vu cette bonne tête de pervers ? Je flippe là, pas toi ?»
Et tout ça pour quoi ?
Tout ça pour un RDV qui dure 10 minutes.
Tout ça pour quelques millions de zozos qu’on attendait au moins en costard-cravate et qui se pointent dans une seringue à peine plus grosse qu’une cigarette.
Tout ça pour retenir sa respiration pendant quinze jours dans l’attente d’un résultat.
Tout ça aussi pour ne plus oser aller aux toilettes pendant les 24 heures qui suivent de peur de perdre la précieuse cargaison.
Et tout ça pour rêver aussi.
Rêver à ces gamètes danoises qui naviguent dans mon corps.
Les imaginer blondes avec des casques à cornes, un drakar et d’énormes moustaches voguant vers mes précieux ovules.
Les caresser en surface. Leur parler. Les diriger. Voir Kip observer mon ventre à la lueur des bougies chaque soir au coucher.
Et refaire le monde.
Celui que l’on va se créer. Tout peuplé de jolies frimousses blondes.